I - HAMMAM - MESKHOUTINE ,"LES BAINS DES DAMNES"
Situation et aspect général
Hammam-Meskhoutine, « les Bains des Damnés », les « Aquæ Tibilitanæ » des Romains, est situé à 112 kilomètres de Constantine, à 88 kilomètres de Bône (Annaba ) et à 23 kilomètres de Guelma. Cette station est d'un accès extrêmement facile par voie ferrée, en automobile à tous ceux débarquant à Alger, Philippeville (Skikda), Bône (Annaba), ou Tunis, mais le plus court trajet consiste à débarquer à Bône (Annaba), qui n’est qu’à deux heures de chemin de fer d’Hammam-Meskhoutine. Avant de perdre son nom pour prendre celui de Seybouse, à son confluent avec l’Oued-Cherf, l'Oued- Bou-Hamdam, au sortir de gorges abruptes et sauvages, arrose une riante et verdoyante vallée où se trouve Hammam-Meskhoutine.
Les Légendes
Les Arabes sont, en général très superstitieux ; ils portent toujours sur eux quelque passage du Koran enveloppé dans une bourse en cuir ou en étoffe ; ils en attachent même au cou de leurs chevaux. Ils sont persuadés que la vertu de ces amulettes doit les préserver des sortilèges et des maladies. On en voit même qui avait, après quelques paroles sacramentelles, un verset du Koran écrit sur un morceau de papier, comme un spécifique contre la fièvre. Ils croient fortement aux sorciers. C'est une opinion reçue chez eux, que la plupart des maladies viennent de ce qu'on a offensé les Djenoun (gnomes), qui sont des êtres imaginaires répondant parfaitement aux fées de nos ancêtres.
En cas de maladies, ils cherchent à les apaiser et à se les rendre favorables en leur immolant des victimes. Leurs autels en plein air, représentés par quelques grosses pierres placées près des sources, ont leurs prêtres ou sacrificateurs. Avant d'être immolée, la victime doit être purifiée. On l'immerge d’abord ; puis, pendant la durée du sacrifice, on la parfume, elle et les sources, avec de l'encens et divers aromates, qu'on brule ensuite sur des réchauds.
Quand les victimes sont des quadrupèdes, des chèvres, des moutons, etc., on les soumet à des onctions d'huile et de feuilles de henné. Après les onctions, on administre à l'animal une préparation où entre le lait ou la crème et diverses substances aromatiques. Si les victimes sont des volatiles, avant de les immoler on les promène plusieurs fois autour de la tête du patient.
Ces premières cérémonies terminées, le sacrificateur, tourné Vers l’Orient, auquel il présente le tranchant du couteau sacré, appuie le pied gauche sur le corps de la victime, puis il en assujettit la gorge de la mène main et la lui coupe de l'autre.
À peine les volatiles ont-ils cessé de vivre, que les assistants se hâtent d’en détacher les plumes, de les faire voltiger sur les sources, et les femmes mèmes ne manquent pas d'en emporter une certaine quantité pour les convertir en amulettes.
Les victimes sont fournies aux sacrificateurs par les malades, ou, en leur nom, par d'autres personnes, ordinairement par des parents : Lorsque le malade est lui-même présent, le sacrificateur le marque au front du sang de la victime, si la maladie est générale, et sur les parties souffrantes, si elle n'est que locale.
Les animaux immolés sont repris par les malades qui les mangent, eux et les leurs.
Les prêtresses (ordinairement des négresses) entretiennent la lumière des cierges qui brulent autour des sources, qu'elles parfument de temps à autre, en passant à la surface de l'eau les réchauds d'où se dégagent les parfums des aromates qui servent à purifier les victimes. Les malades boivent de cette eau et s'en lavent les diverses parties du corps ; d'autres en recueillent dans des vases pour en faire ailleurs le même usage. Il faut bien que les eaux aient produit des guérisons pour qu'elles soient devenues ainsi l’objet d'un culte superstitieux de la part des indigènes.
Le bruit souterrain que l'on entend en Passant sur le plateau des sources d'Hammam-Meskhoutine est attribué, par les indigènes, « la musique des Djenoun, qui habitent particulièrement les profondeurs de ces lieux et sont cause de tout ce qui s'y passe d'extraordinaire, ils sont persuadés que ces êtres surnaturels s'opposeront à notre établissement dans cette contrée, et que les monuments, dont les ruines sont éparses de toute part, ont été détruits Par la force de leurs enchantements.
Il en est qui prétendent que les cônes sont des tentes de leurs ancêtres qui ont été pétrifiées, et que ceux qui ont des formes irrégulières étaient autrefois des brebis, des chameaux, des chevaux, ou bien des hommes, des femmes et des enfants qu'ils supposent avoir eu le même sort que les tentes.
Les larges pierres, débris de la civilisation romaine, semées sur ce sol éternellement jeune et fécond, excitent la curiosité de nos archéologues, qui ne sont pas toujours d'accord entre eux pour retrouver le sens de leurs inscriptions mutilées. Pour les Arabes, chacune de ces pierres est un coffre où les Romains ont enfermé des trésors ; mais ils en ont remporté les clefs, et les chrétiens peuvent seuls ouvrir ces mystérieuses cassettes.
Hammam - Meskhoutine : La cascade
Les eaux minéro-thermales d'Hammam-Meskhoutine s'élèvent jusqu'à une température de 95 degrés. Elles contiennent, à l'état de solution, des sels calcaires qui forment d'abondants dépôts là où chaque source jaillit de terre. Les dépôts affectent des formes coniques d'apparence bizarre, dont la hauteur s'élève quelquefois jusqu'à dix mètres. On comprend qu'un pareil phénomène ait vivement frappé la curiosité populaire et prêté au merveilleux. Aussi, quelles touchantes et terribles histoires ! que de tendres amours ! quels châtiments épouvantables !
II - HAMMAM - MESKHOUTINE ,"LES BAINS DES DAMNES" LES RECITS
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