Le Glaneur

Le Glaneur

Madame de Thèbes

Madame de Thèbes


 

 

 

 

Madame de Thèbes (née Anne Victorine Savigny en 1845 et morte en 1916) était une voyante et chiromancienne française. Elle exerçait son métier dans son salon de l’avenue de Wagram à Paris. Chaque année à Noël, elle publia ses prophéties dans un Almanac, qui jouissait d'une large diffusion.

Madame de Thèbes mourut à la mi-décembre 1916, seule, toute seule dans Sa propriété de Meung-sur-Loire, avec un chapelet seulement entre les doigts et un livre de messe auprès d'elle !

 


Une lettre de madame de Thèbes

Le Petit Parisien a reçu la lettre suivante :

Monsieur le directeur, Ne vous étonnez pas que j'aie encore recours à votre obligeance pour vous prier de dire que je suis absolument étrangère aux « Prédictions de Mme de Thèbes », que l'on recommence à vendre, en faisant un abus de mon nom, et en me faisant dire mille inepties. J'ai déjà protesté pour celles parues en septembre dernier. Poursuivre ? J'y ai songé. Car il y a motif. Mais tant d'événements considérables se déroulent, qu'il me semble que nos histoires personnelles sont bien secondaires au milieu de tout cela. Je viens donc simplement dégager ma responsabilité. Voilà qui est fait. Cela dit, me permettez-vous de déclarer que tout annonce la victoire après les inévitables difficultés et épreuves que j'annonçais dans mon almanach de l'an passé ? Le triomphe est même très proche, si chacun de nous fait, dans sa sphère, l'effort d'action nécessaire.

Je suis, monsieur le directeur, votre très reconnaissante et dévouée Mme de Thèbes.


Aux Jeunes Filles de Ménilmontant

Une dot

Les journaux du 12 janvier nous ont apporté l'information suivante :

Un Legs de Madame de Thèbes.

Le Conseil municipal vient d'émettre un avis favorable à l'acceptation d'un legs de Mlle Savary, universellement connue, de son vivant, sous le nom de Mme de Thèbes.

Le capital qui constitue ce legs provient de la vente, ordonnée par le tribunal, d'une maison de campagne que Mme de Thèbes possédait à Meung-sur-Loirs, dans le Loiret, et du mobilier la garnissant

La rente de ce capital son attribuée tous les ans à une jeune fille née à Ménilmontant , choisie parmi les plus pauvres et les plus méritantes.

La testatrice laissait au curé de la paroisse le soin de choisir la jeune fille. Mais cette dernière clause dans l'état actuel de notre législation, doit être réputée non écrite. C'est l'Assistance publique seule qui, légalement, a qualité pour remplir le rôle bienfaisant attribué par la testatrice au curé. Mais le curé sera consulté, comme il est d'usage.

Voilà certes ! Qui intéresse trop Ménilmontant pour que ne soit conservé dans ce bulletin paroissial une histoire d'ailleurs toute pleine d'enseignements.

C'était au temps où la chanson du « Curé de Roclincque » faisait, grâce à mes amis les poilus, le tour de la presse. Un beau matin mon courrier m'apporte une carte avec ce simple mot :                « Bravo pour Ménilmontant ! »


Le cabinet de travail de la célèbre chiromancienne était sérieux, presque sévère, une immense bibliothèque courait le long des murs, des études de mains, semblables à des épures compliquées de géométrie ou de mécanique, s'entassaient sur les tables ; mais je voyais aussi une multitude de petits éléphants.

Animaux de porcelaine ou de bronze, dispersés dans tous les coins et sur les étagères : le fétiche.

Madame De Thèbes :

-  Mes éléphants ? Oui, c'est mon porte-bonheur, en effet.

« Ne pas faire de fautes » : on les paye toujours et on les pave toutes. C'est pourquoi j'aime l'éléphant. L’animal le plus avisé, le plus sage, le plus prudent ; et regardez la devise que mes éléphants portent tous, que je leur ai donnée à tous : « Je ne trompe pas, j'avertis, »

 



07/09/2019
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