ARTHUR RIMBAUD
ARTHUR RIMBAUD
Les Français auxquels la géographie de l'Afrique est redevable de ses progrès sont issus des carrières les plus diverses. A côté d'explorateurs professionnels, des officiers de l'armée de terre, des officiers de marine, des missionnaires catholiques et protestants, des ingénieurs, des professeurs, des commerçants fraternisent sur la liste glorieuse. Il faut encore y faire figurer, si invraisemblable que cela paraisse, un poète, et qui plus est, un poète symboliste, Arthur Rimbaud.
Né le 20 octobre 1854 : à Charleville (Ardennes), Arthur Rimbaud arriva à Paris, sur la suggestion de Verlaine, en octobre 1871, et s'introduisit dans les milieux littéraires. Ce fut pendant ses années de prime jeunesse qu'il composa les pièces de poésie et les morceaux en prose (Les Assis, Le Bateau ivre, Les Voyelles, les Illuminations, Une saison en enfer par exemple) qui, dans certains groupes de lettrés l'ont rendu célèbre et l'ont fait considérer comme un écrivain de génie.
Quelques mois plus tard, après avoir vainement tenté de renouer la vie commune (deuxième séjour à Londres mai-juin 1873), Verlaine, à qui Rimbaud a signifié sa résolution inébranlable de reprendre son entière liberté, et désespéré à l'idée de perdre son compagnon, tire sur celui-ci deux coups de revolver (Bruxelles, juillet 1873 ). C'est la fin de l'aventure, laquelle se solde pour Verlaine par deux ans de prison.
Puis rompant entièrement avec la littérature et les milieux littéraires, Rimbaud erra à travers le monde. Après sept années d'aventures, il arriva à Aden en août 1880. Sans velléité de retour en Europe, bien qu'il fît dire jadis à son Bateau ivre :
Fileur éternel des immobilités bleues,
Je regrette l'Europe aux anciens parapets,
Il passa les onze dernières années de sa vie dans l'Orient éthiopien.
Ces onze années de vie africaine (1880-1891) se partagent en trois périodes : premier séjour à Harar ; voyage au Choa ; deuxième séjour à Harar, auquel mit fin un brusque départ, provoqué par les symptômes de la maladie,
C'est alors qu'en pleine prospérité matérielle, au moment où il songe à revenir en France pour s'y marier, un sarcome du fémur se déclare, qui l'oblige à quitter Harrar et à se faire rapatrier (mars 1891). A Marseille, le 22 mai, il subit l'amputation de la jambe. Il devait mourir le 10 novembre de la même année, de carcinose généralisée, à l'âge de 37 ans.