Le Glaneur

Semaine du 3 au 9 novembre 1905

Drame de la folie

 

A Reims, une jeune fille de vingt et un ans. Jeanne Beuzart, a dans un accès d'aliénation, tenté de tuer sa mère, rue de Strasbourg, 84. Se précipitant tout à coup sûr celte dernière, la folle la frappa d’une grosse pierre. Grièvement atteinte, la malheureuse mère tomba sur le sol, perdant son sang par une profonde blessure au côté gauche de la tête.

Toute rouverte de sang, l'inconsciente prit alors la fuite. Trois cavaliers du 10éme dragons la rencontrèrent et, la voyant les vêtements ainsi souillés, l'entraînèrent au commissariat de police. La crise mentale était alors terminée. Il fallut do longues et pressantes questions po ur que la meurtrière fit le récit de son crime.

Elle fut en suite conduite a l'hôpital civil où elle fut gardée en attendant son transfert à l'asile d’aliénés de Châlons-sur-Marne.

Malgré sa blessure très grave, la mère réclamait son enfant et voulait qu’on la lui rendit, on ne pouvait faire droit à cette héroïque demande de l’amour maternelle.

Crimes 

A Charleroi, le charpentier Brassine, atteint de folie mys­tique, a tué sa femme pour la délivrer du diable  :  Il s'est dénoncé lui-même à la police.

L’ouvrier mineur Arnaud, de Saint-Etienne, a tué sa femme et blessé l’amant de celle-ci, un nommé Sabatier.

Un apache toulonnais. Ch. Mosca, dont le frére a été assassiné il y a deux ans. Vient d'être Brièvement blessé d'une balle.

A Bel-Air, près de Lyon, un cultivateur, Montvermey, a tué un nommé Henry, qui était pensionnaire chez lui et était l'amant de sa femme. Celle-ci a été arrêtée avec son mari.

Accidents

Un scieur de long, J.-B. Fauriaux, ivre, ayant fumé la pipe au lit, mit le feu aux draps il fut carbonisé.

A Paris, Mme Gauzy, en vou­lant éviter un tramway, tomba sur un autre qui la jeta a terre. On la transporta à l'hôpital où elle mourut.

Tribunaux

Mme Lebaudv, ayant remis 10.000 francs à Mme Syveton pour payer son avocat, réclamait cette somme à M. Syveton. Mme Lebaudy a été déboutée.

Marie Audo (1), la femme de chambre de la Merelly, inculpée d'abord dans l'affaire Gallay, a été mise en liberté.

Stéphane Viale, 19 ans, mitron chez un pâtissier, refusa de rendre la monnaie que son patron lui avait confiée. Il menaça d'un revolver sa patronne et, arrêté, se tira deux coups dans la figure. Trois mois avec sursis.

Echos

A Paris, A Ménilmontant. Des affiches annoncent l’ouverture d‘un hôtel meublé ; on y lit : « Toute sécurité - Le poste de police est en face de l'hôtel.»

Ce siècle est fécond en jubilé : « Le Zaefenger Tagblatt » annonce que sur les bords du lac des quatre-Cantons on a célébré celui d'une poule qui venait de pondre son millième œuf.

Un journal de Bruxelles dénonce l'usage, conservé par beaucoup de pharmaciens belges qui consiste a coller sur les bouteilles, les étiquettes avec leur langue.

Singulier accident : l'un de ces derniers dimanches, en Bohême, au cour d'une procession autour d'une église villageoise, un essaim d’abeilles s’est abattu sur le clergé et sur les fidèles. Le prêtre officiant, affolé, s'est jeté dans une rivière voisine. Sept personnes ont été gravement piquées.

  Autre histoire de cochon

 

 

Un cultivateur apportait à des parents de Paris un petit cochon. La nuit, il le mit dans sa chambre, a l'hôtel, et 

sortit. Le cochon fit du bruit. Un voisin crut à un cambrioleur et tira un coup de revolver au jugé.

Le pauvre animal fut tué.

 

 

 

 

 

  Le sac du mari

 

 

Mme C… était en train de tromper son mari qu'elle croyait

en voyage. Il revint accompagné d'un ami et muni d'un sac dans lequel il enferma le galant qu'il porta dans la rue.

Des gardiens l'y trouveront. Divorce s'ensuivra.

 

 

 

 

 

 

 

  Pour ma petite

 

Des agents arrêtèrent, le jour de la Toussaint, une jeune femme en train de voler une couronne. C’était pour ma petite fille que j'ai perdue, dit-elle ; Je n'ai pas d'argent pour lui porter des fleurs. Le marchand n'a pas porté plainte.

(1) l'affaire Gallay